Photo : Roland Grunchec / Helios Image / OM

Équipe 1ère

Rolando : «Encore besoin de notre 12e homme»

Posté par
OM.net
Le Mardi 24 avril 2018 à 01:16

Rolando, votre coach Rudi Garcia a déclaré que pour préparer au mieux les rencontres de l’UEFA Europa League, il fallait enchaîner les  succès en championnat. On peut dire que cela a été le cas ce week-end avec cette large victoire sur Lille…
Cela a été un match compliqué, car Lille se trouvait dans une situation délicate. Les Lillois devaient l’emporter. Nous devions également prendre les trois points car l’Olympique Lyonnais s’était imposé la veille. Tous les matchs de fin de saison se ressemblent. Certaines équipes jouent pour les places qualificatives pour l’Europe. D’autres tentent de conserver leur place en première division. C’est fantastique à vivre. Cela donne lieu à des matchs assez « fous ». Ces fins de saison se jouent beaucoup avec la tête et le cœur. Tu dois donner tout ce que tu as pour atteindre les objectifs. La fatigue mentale est d’autant plus grande. C’est pour cela qu’il est primordial d’obtenir des victoires.

Plus qu’une équipe, on sent que c’est tout le groupe qui vit cette saison et qui enchaîne les bons résultats…
Oui, Rudi Garcia et Dimitri Payet l’ont d’ailleurs évoqué lors de différents points presse. Ils ont parfaitement raison. Nous l’avons démontré tout au long de saison. On a eu des blessés et des suspendus. L’équipe a été souvent remaniée. Mais il n’empêche que nous sommes toujours en course pour remporter l’UEFA Europa League et pour arracher la deuxième place en championnat.  Chacun a joué son rôle quand on lui a demandé.

« Il faut viser encore plus haut ! »


D’un point de vue personnel, comment vivez-vous cet exercice 2017-2018 ?
Le début de saison n’a pas été évident pour moi. J’ai travaillé dur et au final, cela paie. Le coach a confiance en moi. Il m’a fait jouer beaucoup de matchs. J’ai ensuite eu des petites blessures. La dernière n’est pas arrivée au bon moment (rires). Mais je suis content de mon retour. Face à Lille, j’étais bien. Il faut que cela continue. Notre objectif initial a été atteint puisque nous voulions faire mieux que l’an dernier. A présent, il faut viser encore plus haut. Il nous reste quatre matchs à disputer. On est à égalité avec Lyon, et Monaco n’a qu’un point d’avance. Cela reste donc très serré. Il ne faut rien lâcher et tout jouer à fond !

On vous sent ambitieux et confiant…
Je le suis. D’abord parce que le groupe vit très bien cette fin de saison. L’ambiance est excellente. Nous sommes très soudés. Nous avons déjà connu de grands moments. Cette année prouve que j’ai fait le bon choix en rejoignant l’OM. Cela a été un bon choix et une grande étape dans ma carrière.

Vous avez gagné l’UEFA Europa League en 2011 avec Porto. La finale avait eu lieu à Dublin face à Braga.  Vous jouiez aux côtés de Moutinho, Falcao, James Rodriguez etc. Porto s’était imposé 1-0. Quels souvenirs gardez-vous de cette rencontre ? 
J’en ai encore des frissons. Ce match reste très spécial. J’arrive à la fin de ma carrière, et cette finale restera à coups sûrs comme l’un des plus inoubliables souvenirs que j’ai vécus. Je me souviens de tout : le moment où nous sommes rentrés dans le vestiaire, notre échauffement etc. Tout est encore dans ma tête.

Ce match n’avait pas été facile pour le FC Porto…
C’était une finale ! Une finale n’est jamais facile à gagner. Il n’y a pas un adversaire plus fort que l’autre. Tous les compteurs sont remis à zéro. Il y a juste quatre-vingt-quinze minutes à disputer avec un trophée à soulever. C’est ce que nous avions fait en 2011. Au coup de sifflet final, je ne savais pas quoi faire. J’étais juste heureux. Ce n’est que quelques jours plus tard, que je me suis rendu compte de ce que nous avions réalisé. Quand tu remportes un championnat c’est très fort. Mais une finale reste une finale. C’est unique et inoubliable.

« Tu n’as pas calculé mon père hier au stade ! »


Pour Adil Rami, la Ligue Europa est négligée en France : est-ce également votre sentiment ?
Pour moi, c’est partout pareil. Quand on joue dans les grands championnats, les gros clubs veulent être qualifiés pour l’UEFA Champions League. En UEFA Europa League, la première partie de saison est un peu moins suivie. Mais dès les huitièmes de finale, cela devient beaucoup plus attractif et on voit ensuite jusqu’où l’engouement peut monter.

« Un stadier est venu me voir à la mi-temps pour me dire : Monsieur, essayez de rester assis ! » 
 

Vous faîtes sans doute référence à la ferveur qui règne à Marseille depuis votre succès face à Lepizig…
Quel moment ! C’est sans doute le match où j’ai le plus souffert de toute ma carrière. J’étais en tribune…J’ai vécu quelque chose de fou. Dès que le match a débuté, j’étais dans un autre monde. Je m’entends très bien avec le père de Lucas Ocampos, que j’appelle « Papa ». Il était au stade, à quelques sièges de moi. Je ne l’ai même pas vu. Il a essayé de m’appeler pendant la rencontre. Il m’a fait ses signes, m’a pris en photos etc. Je n’ai rien vu. Rien entendu.  Le lendemain, Lucas m’a dit : « Tu n’as pas calculé mon père hier au stade ! ». J’étais complètement dans ma bulle. Apparemment, j’ai été insupportable (rires). Un stadier est venu me voir à la mi-temps pour me dire « Monsieur, essayez de rester assis pour les spectateurs derrière vous ! ». Je me suis excusé parce que je ne pouvais pas rester en place, à la moindre action je me levais (rires). Je me suis ensuite excusé mais les supporters derrière moi étaient dans le même état, donc c’était plus cool.  Mais l’ambiance a été exceptionnelle ce soir-là. J’ai hâte de voir ce que cela va donner quand tu es sur le terrain.

« Bouba, c’est mon petit ! »


Qu’avez-vous pensé de l’association Luiz Gustavo/Kamara dans l’axe de la défense ?
Elle a très bien fonctionné. Hiroki (Sakai) a également eu un rôle important. Pour Luiz (Gustavo), cela ne m’a pas vraiment étonné. Il est talentueux et a de l’expérience. Mais j’étais vraiment content et fier de Bouba (Kamara). Depuis que je suis arrivé à l’OM, Bouba s’entraîne avec nous. Il avait quinze ans je crois, et le voir titulaire d’un quart de finale d’UEFA Europa League, c’est énorme pour moi (ému). J’ai vibré à chaque fois qu’il touchait un ballon. J’étais très fier de le voir jouer. C’est un petit qui a grandi avec nous. C’est « mon petit ». Il a un très grand potentiel. Défenseur de base, il est capable de jouer en milieu défensif, en latéral gauche, latéral droit etc. Je suis juste triste qu’il se soit blessé en fin de rencontre.

Jeudi soir, vous allez vous mesurer à Salzbourg que vous avez déjà affronté en phase de poules. Que pouvez-vous nous dire sur votre adversaire ?
C’est un adversaire redoutable. Il joue dans la même lignée que Leipzig. C’est une équipe composée de jeunes joueurs qui sont prêts à en découdre pendant plus de quatre-vingt-dix minutes. Ils survolent leur championnat depuis deux ans. Il y a beaucoup de qualité. Leur groupe est complet et complémentaire. Les voir en demi-finale n’est pas une surprise. Ils ont terminé à la première place de notre groupe et nous ne sommes jamais parvenus à les battre ! Ni à l’aller (défaite 1-0 en Autriche) ni au retour (0-0).


Ils ont également éliminé de très grosses équipes en huitièmes de finale puis en quarts…
Oui, ils ont battu le Borussia Dortmund en Allemagne (1-2) avant d’éliminer la Lazio Rome. Et pourtant en quart de finale aller, les Romains s’étaient imposés 4-2. Les joueurs de Salzburg ne se sont pas découragés et l’ont emporté 4-1 au retour. Cela prouve la force mentale de cette formation. Il faudra donc redoubler de vigilance. Les voir en demi-finale est tout sauf un hasard. 

L’objectif de ce match aller est de ne pas encaisser de but….
Non, je ne vois pas les choses ainsi. L’objectif est de gagner. Si ensuite, on ne prend pas de but, c’est du bonus. Mais le principal reste de s’imposer. Si on gagne, on a fait la moitié du chemin. Dans ce genre de match, chaque but et chaque détail comptent. Le public aura également un rôle à jouer. Nous aurons besoin de notre douzième homme.

« Juste envie de dire merci à nos supporters ! » 


A ce propos, après avoir battu le record d’affluence pour un match européen lors des quarts de finale face à Lepizig, le compteur devrait de nouveau exploser face à Salzbourg. Quel message souhaitez-vous adresser au public ?
Merci, j’ai juste envie de dire merci à nos supporters. Ce qu’ils ont fait face à Leipzig, c’est un truc de fou. J’espère que cela sera encore plus fort !