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Équipe 1ère

Pires : «Le statut d’outsider me va très bien !»

Posté par
Jérôme Andréacchio
Le Mercredi 16 mai 2018 à 01:00

Nous sommes à quelques heures du coup d’envoi de cette finale entre l’OM et l’Atlético de Madrid. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
«Je vis cette finale comme un supporter de l’OM. Je suis à la fois tendu, impatient et excité. J’ai hâte que cela débute.»

L’Atlético de Madrid est le favori des bookmakers…
«En effet, depuis que l’Atlético a basculé en UEFA Europa League, il est devenu le favori naturel de cette compétition. C’est un très «gros» d’Europe. Ils ont atteint à deux reprises la finale de l’UEFA Champions League lors des quatre dernières saisons (NDLR : en 2014 et 2016). C’est une sacrée performance. Mais en dépit de ces résultats incroyables, je crois en nous. Dans une finale, il y a toujours un favori et un outsider. L’OM est l’outsider de cette rencontre et je pense que ce statut convient parfaitement à cette équipe.»

Quelles sont les principales qualités de la formation madrilène ?
«Pour moi, la force première de cette équipe provient de sa solidité défensive. C’est un mur, un véritable bloc. L’Atlético n’a encaissé que 20 buts en Liga. C’est la meilleure défense du championnat espagnol devant le FC Barcelone et le Real Madrid. Leur gardien, Jan Oblak, est l’un des meilleurs à son poste en Europe. Devant lui, Diego Godin est un véritable pilier. En attaque, Antoine Griezmann est également l’un des «top joueurs». C’est le danger numéro un de cette équipe. Au-delà de ces individualités, c’est aussi un groupe qui, au-delà de ces qualités défensives, sait attaquer très rapidement. Rudi Garcia va devoir trouver des solutions pour déstabiliser cet adversaire. Cela ne va pas être facile mais l’OM a également des armes.»

Lesquelles ?
«
D’abord la solidarité.  On sent que ce groupe est soudé. Les joueurs savent réagir même quand ils sont menés au score. Ils ont renversé le cours de plusieurs rencontres ces derniers temps. Et l’OM possède dans ses rangs un joueur du calibre de Dimitri Payet. Dans le football moderne, cela n’a pas de prix. Une finale peut se jouer sur des détails : sur des coups de pied arrêtés. Que cela soit sur corner ou coup franc, Dimitri peut trouver la faille à n’importe quel moment du match. En plus, il est en ce moment en très grande forme. Cela pourra jouer.»

Florian Thauvin a également connu une excellente saison. Mais il est encore la cible de certains détracteurs. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
«
C’est un super joueur. Je l’ai toujours défendu. Sa saison est incroyable, elle s’inscrit dans la continuité de la saison dernière. Je le trouve de plus en plus en confiance. Il a fait preuve d’une belle régularité. Les critiques ? Elles sont injustes. Florian aura à cœur de briller lors de cette finale. Il ne faut pas qu’il se crispe et ne doit pas changer sa façon de jouer.»

On attend avec grande impatience le duel Adil Rami/Diego Costa…
«
Cela peut être tendu entre les deux (rires). Adil aime jouer face à ce style de joueurs. Il est intelligent et a l’expérience nécessaire pour ne pas tomber dans le piège de Diego Costa qui va jouer la provocation. Adil devrait le contrôler.»

Quel regard portez-vous sur le travail réalisé par Rudi Garcia ?
«
Depuis qu’il est arrivé à Marseille, on ne lui a pas fait de cadeau. Il a été très critiqué. Les résultats lui donnent raison. Son travail est aujourd’hui salué. C’est un très grand entraîneur. Un passionné.  Il connait parfaitement ses joueurs. Il est parvenu à créer un véritable groupe. On sent que tout le monde joue pour le collectif avant tout.»

Quel est votre pronostic pour cette finale ?
«
Je crois en l’OM. Je vois bien une victoire 2-1. J’espère que les Olympiens vont réussir là où nous avons échoué.»

Vous faites référence à cette finale de 1999 face à Parme. Dix-neuf ans plus tard, quels souvenirs gardez-vous de cette rencontre ?
«
C’est un mauvais souvenir. Car une finale se joue et se gagne. Et nous avons perdu. Nous avions face à nous une très grosse écurie. Nous n’avions pas tous les atouts de notre côté avec beaucoup d’absences. Le sort aurait-il été différent avec un effectif au complet ? Difficile à dire. Mais cela reste un moment douloureux pour moi. J’aurais adoré gagner un titre sous le maillot blanc. C’est tout  ce que je souhaite aux joueurs actuels.»

Quels messages souhaitez-vous leur adresser ?
«
Qu’ils croient en eux. Qu’ils profitent de cette finale et qu’ils jouent sans frein. Dans une finale, il faut tout donner et ne pas avoir de regrets à l’issue du coup de sifflet de l’arbitre !»